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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/83

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

révoltait la mère de famille prévoyante, habituée à prélever sur les revenus de la famille une petite épargne qui venait accroître le capital héréditaire, précaution bien nécessaire en un temps où le prix de la vie augmente chaque année ! Encore si on avait été certain d’avoir à réparer une injustice, mais consentir ce sacrifice pour calmer une imagination affolée !

Et la jalousie qu’elle n’avait pas osé montrer à son mari ajoutait : « Faut-il qu’il ait aimé cette femme pour que, vingt ans après, il soit ainsi bouleversé par un souvenir ! »

Henri Varenne rentra de son bureau avec une figure crispée que la gaieté de Marguerite ne parvint pas à éclaircir. Sa femme, durant le déjeuner, rencontra son regard qui cherchait au doigt de Geneviève la bague absente, et qui, alternativement, se posait sur les deux jeunes filles pour un nouvel examen, dont le résultat laissa son front plus préoccupé et plus sombre.

« Il faut que cela prenne fin, le plus tôt possible », décida madame Varenne. Elle ignorait encore comment cette fin viendrait, mais dès lors elle la voulut avec son obstination de femme