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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/84

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

habituée à gouverner les siens d’autant plus sûrement qu’elle était sans colère et sans doute.

Le hasard allait la servir en lui laissant le champ libre au moment où le prétexte désiré se présenterait.

Le courrier du soir apporta à M. Varenne l’annonce de la maladie soudaine d’une tante qui vivait dans le centre de la France et dont il était l’unique héritier. Il télégraphia pour obtenir un supplément de nouvelles et décida de partir le lendemain si la gravité de l’état de la malade lui était confirmée. Bien que la mort éventuelle d’une parente qu’il voyait rarement ne pût chasser, par un émoi profond, le trouble de ses pensées, cependant la possibilité d’un départ prochain, la nécessité d’avertir son chef, d’assurer le service, modifièrent un peu le cours de ses préoccupations. Surtout il éprouva l’indicible soulagement d’ajourner la solution, de déposer un moment ce fardeau de soucis sur la raison de sa femme : « Tu réfléchiras à tout cela, ma chérie, lui dit-il le soir, et dès mon retour nous prendrons un parti. Combien je te suis reconnaissant de ton indul-