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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/85

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

gence et de ton assistance. Quelle précieuse amie j’ai en toi ! »

La dépêche attendue arriva le lendemain. matin et Varenne partit à midi.

Geneviève n’avait pas encore répondu à Bernard. Un moment l’idée lui était venue de montrer sa lettre à Marguerite, mais elle avait vu celle-ci attristée du départ de son père, de la mort probable de sa tante, et s’était fait scrupule de l’ennuyer de ses propres affaires. Ainsi tout absorbée par le premier éveil de l’amour, elle ne soupçonna rien du drame que sa présence soulevait autour d’elle. Peut-être, si son intelligence eût été libre, se fût-elle demandé pourquoi son maître prenait soudain un intérêt étrange à sa petite personne, et pourquoi les regards de madame Varenne se chargeaient de colère à sa vue. Peut-être aussi se fût-elle aperçue que son costume bleu la faisait toute semblable à Marguerite. Mais son imagination qui jadis, si souvent, avait travaillé à vide sur le mystère de sa naissance, semblait endormie aujourd’hui que la réalité se dévoilait lentement ; ou plutôt, absorbée par une