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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/86

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

autre pensée, elle passait aveugle, devant les faits présents. Romanesque, exaltée, nature. inculte et riche, Geneviève ne possédait pas l’esprit d’observation qui seul eût pu lui servir de fil conducteur au milieu des événements qui allaient se dérouler et qu’elle subirait sans les comprendre.

Elle se demandait ce qu’elle devrait répondre à Bernard et, comme lui, trouvait le dimanche lointain. Ah ! si elle avait pu aller aux cours du soir ainsi qu’il le lui proposait ! Cette idée chemina si bien dans sa petite tête qu’en revenant du collège où elle avait accompagné Marguerite après le départ de M. Varenne, elle fit un détour pour passer devant l’Hôtel de Ville. Elle trouva sans peine les affiches de l’Association Philotechnique et vit que le même soir elle pourrait assister à un cours de français. « Comme ce sera bien ! se dit-elle. En même temps, je perfectionnerai mon orthographe ! »

Elle entra dans un bureau de tabac, acheta une carte postale et avertit son ami. Elle eut un petit frémissement de crainte en