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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/91

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

chambre et faites vos paquets. Je vous conduirai moi-même au refuge des sœurs Saint-Charles. La directrice vous renverra à l’orphelinat ou vous placera ailleurs.

Geneviève se tordit les mains.

— Oh ! pardon, madame, implora-t-elle encore dans un gémissement.

— Armandine vous aidera à faire votre malle. Nous allons quitter la maison immédiatement.

Et madame Varenne appela la vieille cuisinière qui, d’en bas, avait entendu toute la scène.

Armandine était une grosse normande illettrée, habile aux sauces, un peu ronchonne, dont l’ample corsage cachait un cœur tendre. Elle aussi avait pris Geneviève en amitié, et les rides de sa large figure tremblaient lorsqu’elle arriva dans la chambre d’exécution.

Elle eut un coup d’œil pitoyable pour Geneviève à terre, mais raffermit sa voix pour lancer : « Oh ! c’est laid de tromper son monde comme ça, la gamine » ; puis, croyant entrer dans les desseins de sa maîtresse, elle commença son plaidoyer.