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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/96

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

— Tu n’as pas pris mal ? demanda le père affectueux qui ouvrait la porte de son cabinet de travail.

— Point du tout ! Mais je vais me réchauffer chez toi, si tu veux bien, papa.

Et, devant le foyer brûlant, elle s’allongea à demi sur une chaise basse, les mains croisées derrière la tête, les pieds au feu, toute au bien-être de la chaleur qui s’insinuait dans ses membres. Varenne la regarda avec tendresse : qu’elle était jolie ainsi, dans cette pose enfantine qui révélait sa naissante grâce de femme !

Mais il vit soudain le sourire des lèvres roses s’effacer ; Marguerite dénoua ses bras, se ramassa sur elle-même, posa son coude sur ses genoux et, le menton dans sa main gauche, parut réfléchir.

— À quoi penses-tu maintenant ? demanda-t-il.

D’une voix très basse, elle répondit :

— À Geneviève.

— À Geneviève, répéta-t-il, surpris.

— Oui, voilà plus de quinze jours que je ne l’ai aperçue.