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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/98

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

— À qui les aurais-je racontées, papa ? Pas à maman qui l’a chassée si cruellement. À toi ? Oh ! je sais bien que tu as été fâché de son renvoi ; mais je ne voulais pas te dire une chose que je n’avouais pas à maman. Aujourd’hui, c’est plus fort que moi, sa pensée m’obsède. Père, crois-tu qu’elle soit malheureuse ? Où pourrai-je la voir ?

— Malheureuse ? c’est bien possible : mais elle t’intéresse donc beaucoup cette Geneviève ? ajouta-t-il sans répondre à la deuxième question de sa fille.

— Papa, comment t’expliquer cela qui m’étonne moi-même ? J’ose à peine te le dire, la maison me semble vide depuis qu’elle n’est plus là. Je croyais que j’avais pour elle seulement de la bienveillance et un peu de reconnaissance pour le soin de ses services ; depuis son départ, je sais que je l’aimais comme une amie. Oui, c’est pour cela que je n’ai pas voulu que la nouvelle femme de chambre m’accompagnât dans mes sorties. Tu sais bien quelle discussion nous avons eue avec maman, à ce sujet. Je n’ai pas cédé, pas obéi pour la