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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/99

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

première fois de ma vie ; je ne voulais pas qu’une autre prît à mes côtés la place de Geneviève. Ainsi, c’est surtout depuis qu’elle n’est plus ici, qu’elle a cessé d’être une servante à mes yeux. Je ne vois plus en elle que la petite compagne qui accomplissait pour moi volontiers toutes les besognes fatigantes ou ennuyeuses, et je l’aime davantage. C’est comme un lien mystérieux qui se serait noué depuis son absence entre elle et moi. Et, cependant, nous avons échangé très peu de paroles lorsque nous nous sommes rencontrées, mais…

— Mais ? interrogea-t-il avec une anxiété dont il n’était pas maître, et qui lui faisait prolonger un entretien qu’il eût voulu rompre, tandis qu’assis à son bureau, le dos tourné, il feignait de tailler son crayon au faible jour de la fenêtre.

— Papa, ne trouves-tu pas qu’un mystère entoure Geneviève ?

— Moi ? Pas du tout..

— Oh ! si. Elle ne ressemble pas aux autres filles du peuple. Il y a chez elle une délica-