Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/265

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imposait ; je ne commande point, j’encourage et je console.

Les élèves qui doivent être bornés au premier degré d’instruction, et qui, dès l’âge où elle finit, se dévouent à des occupations domestiques, ne peuvent ni donner assez de temps à l’étude, ni la prolonger assez pour qu’on puisse présumer de comprendre, dans leur institution, la connaissance détaillée de leurs droits naturels et politiques, celle des devoirs publics, celle de la constitution établie et des lois positives. On doit se borner, pour eux, à l’exposition d’une déclaration des droits la plus simple, la plus à la portée des élèves qu’il est possible de la faire : on en déduirait celle de leurs devoirs, qui consistent à respecter dans autrui les mêmes droits qu’ils sentent leur appartenir à eux-mêmes. On y joindrait les notions les plus simples de l’organisation des sociétés et de la nature des pouvoirs, qui sont nécessaires à leur conservation. Mais le reste de l’instruction politique doit se confondre, pour eux, avec celle qui est destinée aux hommes ; ce qu’il est d’autant plus simple d’établir, qu’il serait encore utile de leur rappeler ces connaissances, de les y fortifier par des lectures et des explications habituelles, quand même elles auraient fait partie de leur instruction première. Dans cette dernière année, on donnerait un précis de l’histoire naturelle du pays, précis dont une grande partie aurait déjà été développée dans les années précédentes ; on y joindrait l’application de ces connaissances à l’agriculture et aux arts les plus communs. On perfectionnerait