Page:Conrad - Typhon, trad. Gide, 1918.djvu/101

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


IV


Parmi les vociférations du maître d’équipage, Mac Whirr ne parvenait à distinguer que cet avertissement bizarre : « Tous les Chinois de l’entrepont d’avant sont démarrés. »

Jukes qui se trouvait sous le vent pouvait entendre les deux interlocuteurs crier à six pouces de son visage, comme on peut entendre par une nuit calme deux paysans converser d’un bout à l’autre d’un champ.

— « Quoi ?… Quoi ?… » hurlait le capitaine exaspéré ; et l’autre d’une voix aiguë et rauque :

— « En bloc… vu moi-même… affreux spectacle… vous avertir… capitaine. »

Jukes demeurait indifférent, insensibilisé, l’on eût dit, par la violence du cyclone, conscient uniquement de l’inanité de tout effort, de tout geste. Il tenait pour absorbante suffisamment l’occupation de préserver, de cuirasser son cœur tout gonflé de