Page:Conrad - Typhon, trad. Gide, 1918.djvu/68

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— Peut-être bien. Et je suppose que vous avez idée que je devrais m’écarter de cet embêtement ? » Le capitaine Mac Whirr, parlait avec la plus grande simplicité d’attitude et de ton, en fixant le linoléum du plancher d’un air grave. Aussi ne vit-il pas se peindre sur la face de Jukes un mélange de dépit et d’étonnement respectueux.

— « Eh bien, voilà ce livre n’est-ce pas ? » continua-t-il délibérément en faisant claquer sur sa cuisse le volume fermé. « Je viens justement d’y lire le chapitre sur les tempêtes. »

C’était vrai. Il venait de lire le chapitre sur les tempêtes. Ce n’était pourtant pas dans cette intention qu’il était entré dans la chambre de veille. Mais quelque influence dans l’air — la même influence sans doute qui avait poussé le steward à monter les bottes et le ciré du capitaine dans la chambre sans en avoir reçu l’ordre — avait pour ainsi dire guidé sa main vers la planchette ; et, sans avoir pris le temps de s’asseoir, avec un conscient effort, il s’était plongé dans la termino-