Page:Conrad - Typhon, trad. Gide, 1918.djvu/69

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logie savante. Il se perdait parmi les demi-cercles avançants, les quarts de cercles droits et gauches, les courbes des orbites, la position probable du centre, les sautes de vent et les hauteurs du baromètre. Il essayait d’amener toutes ces choses en relation directe avec lui ; mais la colère l’avait enfin envahi contre une telle avalanche de mots, contre tant de conseils, un travail si purement cérébral et des suppositions sans une lueur de certitude.

— « C’est la chose du monde la plus endiablante, Jukes, » dit-il. « Si un malheureux s’avisait de croire tout ce qu’il y a là-dedans, il passerait le plus clair de son temps à essayer de contourner le vent. »

Il frappa de nouveau le livre contre sa jambe ; Jukes ouvrit la bouche, mais ne dit rien.

— « Courir pour contourner le vent ! Vous saisissez cela M. Jukes ? On ne peut rien imaginer de plus fou ! » Le capitaine s’interrompait par instants pour contempler attentivement le parquet. « On pourrait croire que c’est une vieille femme qui a écrit tout ça. Cela me dépasse. Si