Page:Conrad - Typhon, trad. Gide, 1918.djvu/70

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cette chose-là prétend être utile à quoi que ce soit, je devrais, suivant elle, changer immédiatement ma route pour filer quelque part au diable et me précipiter sur Fou-Tchéou par le Nord à la queue de la tempête qu’il doit faire quelque part sur notre route. Par le nord ! Vous saisissez M. Jukes ? Trois cents milles en sus du parcours, et une jolie note de charbon à montrer. Je ne pourrais me décider à faire cela, quand même chaque mot là-dedans serait parole d’évangile, M. Jukes. Ne comptez pas que je… » Et Jukes, silencieux s’émerveillait de ce déploiement de sentiments et de cette subite loquacité.

— « Mais la vérité est que vous ne savez pas si cet individu a raison ou non. Comment peut-on savoir de quoi est faite une tempête avant de l’avoir sur le dos ? Il n’est pas à bord, n’est-ce pas ? Très bien. Il dit ici que le centre de ces phénomènes est situé à huit points du vent ; mais nous n’avons pas de vent du tout, malgré la chute du baromètre. Alors où donc est le centre ?