Page:Conrad - Typhon, trad. Gide, 1918.djvu/71

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— Nous allons avoir du vent tout à l’heure, » grommela Jukes.

— « Eh bien ! qu’il vienne, » dit Mac Whirr avec dignité et indignation. « Ce que j’en dis, c’est seulement pour vous montrer M. Jukes qu’on ne trouve pas tout dans les livres. Toutes ces règles pour esquiver la brise et contourner les vents du ciel, me semblent la pire folie, pour peu qu’on les considère avec bon sens. »

Il leva les yeux, rencontra le regard dubitatif de Jukes et essaya d’illustrer sa pensée.

— « À peu près aussi comique que votre invention extraordinaire de mettre le navire debout à la lame pendant je ne sais combien de temps, pour donner plus d’aise aux Chinois ; quand tout ce que nous avons à faire, c’est de les déposer à Fou-Tchéou, vendredi avant midi, dernier délai. Si le temps me retarde — très bien. Votre journal de bord est là pour dire la vérité au sujet du temps. Mais supposez que je me détourne de ma route, que j’arrive avec deux jours de retard et que ceux de là-bas me demandent : « Où avez-vous été