Page:Conrad - Typhon, trad. Gide, 1918.djvu/99

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Immédiatement il s’était accroupi et avait commencé d’explorer la personne de Jukes de bas en haut, avec prudence, et avec cette modestie qui convient à un inférieur.

C’était un homme de cinquante ans, disgracié, courtaud, rechigné. Avec son poil rude, ses jambes courtes, ses bras longs, il ressemblait à un vieux singe. Sa force était extraordinaire et les objets les plus lourds dansaient entre ses énormes pattes brunes, qu’il balançait comme des gants de boxe au bout de ses longs bras velus.

Il avait l’allure hargneuse et le ton de voix rogue des hommes de sa classe ; au demeurant sa bonté frisait la sottise ; les hommes faisaient de lui ce qu’ils voulaient, son caractère facile et loquace ne comportant pas une once d’initiative. Pour toutes ces raisons, il déplaisait à Jukes, et c’était au grand dégoût et mépris de celui-ci que Mac Whirr au contraire semblait professer pour son maître d’équipage une considération pleine d’estime.

Ce dernier se hissa donc sur ses pieds en tirant sur le veston de Jukes, mais n’usant