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Les beaux jours d’Athènes, qui ne firent que passer[1], furent encore interrompus par des conquêtes et par des tyrannies ; et Solon même vit les Pisistratides.

9° Ces législateurs même, avec leur puissance extraordinaire, ne font jamais que rassembler des élémens préexistans dans les coutumes et le caractère des peuples : mais ce rassemblement, cette formation rapide qui tiennent de la création, ne s’exécutent qu’au nom de la Divinité. La politique et la religion se fondent ensemble : on distingue à peine le législateur du prêtre ; et ses institutions publiques consistent principalement en cérémonies et vacations religieuses[2].

10° La liberté, dans un sens, fut toujours un don des Rois ; car toutes les nations libres furent constituées par des Rois. C’est

  1. Haec extrema fuit aetas imperatorum Atheniensium Iphicratis, Chabriae, Thimothei : neque post iilorum obitum quisquam dux in illa urbe fuit dignus memoria. Corn. Nep. Vit. Timoth., cap. IV. De la bataille de Marathon à celle de Leucade, gagnée par Timothée, il s’écoula 114 ans. C’est le diapason de la gloire d’Athènes.
  2. Plutarque, Vie de Numa.