Page:Considérations sur la France.djvu/121

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la règle générale, et les exceptions qu’on pourroit indiquer, rentreroient dans la règle, si elles étoient discutées[1].

11° Jamais il n’exista de nation libre, qui n’eût dans sa constitution naturelle des germes de liberté aussi anciens qu’elle ; et jamais nation ne tenta efficacement de développer, par ses lois fondamentales écrites, d’autres droits que ceux qui existoient dans sa constitution naturelle.

12° Une assemblée quelconque d’hommes ne peut constituer une nation ; et même cette entreprise excède en folie ce que tous les Bedlams de l’univers peuvent enfanter de plus absurde et de plus extravagant[2].

Prouver en détail cette proposition, après ce que j’ai dit, seroit, ce me semble, manquer de respect à ceux qui savent, et faire trop d’honneur à ceux qui ne savent pas.

  1. Neque ambigitur quin Brutus idem, qui tantum gloriae, superbo exacto rege, meruit, pessimo publico id facturus fuerit, si iibertatis immaturae cupidine priorum regum alicui regnum extorsisset, etc. Tit.-Lîv. II, 1. Le passage entier est très-digne d’être médité.
  2. E necessario chè uno solo sia quello che dia il modo, e della cui mente dipenda qualunque simile ordinazione. Machiavel, Disc. sopr. Tit.-Liv., lib.I, cap.IX.