Page:Considérations sur la France.djvu/130

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faits dans ce genre, tout est allé de mal en pis, puisque l’assentiment de la Nation a constamment manqué de plus en plus à l’ouvrage des législateurs.

Certainement, la constitution de 1791 fut un beau monument de folie ; cependant, il faut l’avouer, il avoit passionné les François ; et c’est de bon cœur, quoique très-follement, que la majorité de la Nation prêta serment à la Nation, à la Loi et au Roi. Les François s’engouèrent même de cette constitution au point, que long-temps après qu’il n’en fut plus question, c’étoit un discours assez commun parmi eux, que pour revenir à la véritable Monarchie, il falloit passer par la constitution de 1791. C’étoit dire, au fond, que pour revenir d’Asie en Europe, il fallait passer par la lune ; mais je ne parle que du fait[1].

  1. Un homme d’esprit qui avoit ses raisons pour louer cette constitution, et qui veut absolument qu’elle soit un monument de la raison écrite, convient cependant que, sans parler de l’horreur pour les deux Chambres et de la restriction du veto, elle renferme encore plusieurs autres principes d’anarchie (20 ou 30 par exemple). Voyez Coup-d’œil sur la Révolution fran-