Page:Considérations sur la France.djvu/139

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Personne ne sent mieux que moi que les circonstances actuelles sont extraordinaires, et qu’il est très-possible qu'on ne voie point ce qu'on a toujours vu ; mais cette question est indifférente à l’objet de cet ouvrage. Il me suffit d’indiquer la fausseté de ce raisonnement : la république est victorieuse ; donc elle durera. S’il falloit absolument prophétiser, j’aimerois mieux dire : la guerre la fait vivre ; donc la paix la fera mourir.

L’auteur d’un système de physique s’applaudiroit sans doute, s’il avoit en sa faveur tous les faits de la nature, comme je puis citer à l’appui de mes réflexions tous les faits de l'histoire. J’examine de bonne foi les monumens qu'elle nous fournit, et je ne vois rien qui favorise ce système chimérique de délibération et de construction politique par des raisonnemens antérieurs. On pourroit tout au plus citer l'Amérique ; mais j'ai répondu d’avance, en disant qu'il n’est pas temps de la citer. J’ajouterai cependant un petit nombre de réflexions.