Page:Considérations sur la France.djvu/140

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1° L’Amérique angloise avoit un roi, mais ne le voyoit pas : la splendeur de la Monarchie lui étoit étrangère, et le Souverain étoit pour elle comme une espèce de puissance surnaturelle, qui ne tombe pas sous les sens.

2° Elle possédoit l’élément démocratique qui existe dans la constitution de la métropole.

3° Elle possédoit de plus ceux qui furent portés chez elle par une foule de ses premiers colons nés au milieu des troubles religieux et politiques, et presque tous esprits républicains.

4° Avec ces élémens, et sur le plan des trois pouvoirs qu’ils tenoient de leurs ancêtres, les Américains ont bâti, et n’ont point fait table rase, comme les François.

Mais tout ce qu’il y a de véritablement nouveau dans leur constitution ; tout ce qui résulte de la délibération commune, est la chose du monde la plus fragile ; on ne sauroit réunir plus de symptômes de foiblesse et de caducité.

Non-seulement je ne crois point à la stabilité du gouvernement américain, mais les établissemens particuliers de l’Amérique angloise