Page:Considérations sur la France.djvu/154

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On ne sauroit trop baffouer l’impudence de cet accouplage.

Mais ces Anglois, lorsqu’ils ont fait leur révolution, du moins celle qui a tenu, ont-ils supprimé la royauté ou la chambre des pairs pour se donner la liberté ? Nullement. Mais, de leur ancienne constitution mise en activité, ils ont tiré la déclaration de leurs droits.

Il n’y a point de nation chrétienne en Europe qui ne soit de droit libre, ou assez libre. Il n’y en a point qui n’ait, dans les monumens les plus purs de sa législation, tous les élémens de la constitution qui lui convient. Mais il faut surtout se garder de l'erreur énorme de croire que la liberté soit quelque chose d’absolu, non susceptible de plus ou de moins. Qu’on se rappelle les deux tonneaux de Jupiter ; au lieu du bien et du mal, mettons-y le repos et la liberté. Jupiter fait le lot des nations ; plus de l’un et moins de l'autre : l'homme n’est pour rien dans cette distribution.

Une autre erreur très-funeste, est de s’attacher trop rigidement aux monumens anciens. Il faut sans doute les respecter, mais il faut surtout considérer ce que les jurisconsultes