Page:Considérations sur la France.djvu/158

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de désirs , plus de moyens de fermer les plaies de la France !

Les François n’ont-ils pas essayé assez long-temps le sang des Capets ? Ils savent par une expérience de huit siècles que ce sang est doux ; pourquoi changer ? Le chef de cette grande famille s’est montré dans sa déclaration, loyal, généreux, profondément pénétré des vérités religieuses : personne ne lui dispute beaucoup d’esprit naturel et beaucoup de connoissances acquises. Il fut un temps, peut-être, où il étoit bon que le roi ne sût pas l’orthographe ; mais dans ce siècle, où l'on croit aux livres, un roi lettré est un avantagé. Ce qui est plus important, c’est qu’on ne peut lui supposer aucune de ces idées exagérées capables d’alarmer les François. Qui pourroit oublier qu’il déplut à Coblentz ? C’est un grand titre pour lui. Dans sa déclaration, il a prononcé le mot de liberté ; et si quelqu’un objecte que ce mot est placé dans l’ombre, on peut lui répondre qu’un roi ne doit point parler le langage des révolutions. Un discours solennel qu’il adresse à son peuple, doit se distinguer par une certaine sobriété de projets et d’expressions qui n’ait rien de