Page:Considérations sur la France.djvu/160

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sobrement de la liberté, pensoit moins à ses intérêts qu’à ceux des François.

La constitution, dit encore le Roi, prescrit des conditions à l’établissement des impôts, afin d’assurer le peuple que les tributs qu’il paie sont nécessaires au salut de l'État. Le Roi n’a donc pas le droit d’imposer arbitrairement, et cet aveu seul exclut le despotisme.

Elle confie aux premiers corps de magistrature le dépôt des lois, afin qu'ils veillent à leur exécution et qu’ils éclairent la religion du monarque si elle étoit trompée. Voilà le dépôt des lois remis aux mains des magistrats supérieurs ; voilà le droit de remontrance consacré. Or, partout où un corps de grands magistrats héréditaires, ou au moins inamovibles ont, par la constitution, le droit d’avertir le monarque, d’éclairer sa religion et de se plaindre des abus, il n’y a point de despotisme.

Elle met les lois fondamentales sous la sauve-garde du Roi et des trois ordres, afin de prévenir les révolutions, la plus grande des calamités qui puissent affliger les peuples.

Il y a donc une constitution, puisque la