Page:Considérations sur la France.djvu/163

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laisser le choix ? Certes ! les trois essais leur coûtent assez cher, pour que nul homme sensé ne s’avisât de leur en proposer un autre. Mais cette nouvelle proposition, qui seroit une folie de la part d’un particulier, seroit de la part du Roi, une folie et un forfait.

De quelque manière qu’il s’y fut pris, le Roi ne pouvoit contenter tout le monde. Il y avoit des inconvéniens à ne publier aucune déclaration ; il y en avoit à la publier telle qu’il l’a faite ; il y en avoit à la faire autrement. Dans le doute, il a bien fait de s’en tenir aux principes, et de ne choquer que les passions et les préjugés, en disant que la constitution françoise seroit pour lui l'arche d’alliance. Si les François examinent de sang-froid cette déclaration, je suis fort trompé s’ils n’y trouvent de quoi respecter le Roi. Dans les circonstances terribles où il s’est trouvé, rien n’étoit plus séduisant que la tentation de transiger avec les principes pour reconquérir le Trône. Tant de gens ont dit et tant de gens croyoient, que le Roi se perdoit en s’obstinant aux vieilles idées ! Il paroissoit si naturel d’écouter des propositions d’accommodement ! il étoit surtout si