Page:Considérations sur la France.djvu/165

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dans cette déclaration, trop peu méditée, un seul mot qui ne doive recommander le Roi aux François.

Il seroit à désirer que cette nation impétueuse, qui ne sait revenir à la vérité qu’après avoir épuisé l’erreur, voulût enfin apercevoir une vérité bien palpable ; c’est qu’elle est dupe et victime d’un petit nombre d’hommes qui se placent entre elle et son légitime souverain, dont elle ne peut attendre que des bienfaits. Mettons les choses au pis. Le Roi laissera tomber le glaive de la justice sur quelques parricides ; il punira par des humiliations quelques nobles qui ont déplu : eh ! que t’importe, à toi, bon laboureur, artisan laborieux, citoyen paisible, qui que tu sois, à qui le ciel a donné l’obscurité et le bonheur ? Songe donc que tu formes, avec tes semblables, presque toute la Nation ; et que le peuple entier ne souffre tous les maux de l’anarchie que parce qu’une poignée de misérables lui fait peur de son Roi dont elle a peur.

Jamais peuple n’aura laissé échapper une plus belle occasion, s’il continue à rejeter son Roi, puisqu’il s’expose à être dominé par force, au lieu de couronner lui-même