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Page:Constant - Adolphe (Extraits de la correspondance), 1960.djvu/11

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subsists, if it be not strong and generous enough to outweigh every other consideration ? I shall not see you this morning. I am not well, I hardly can write, and I know not how I shall be able to go to the tribunate. I’ll be at your door at three or half after three. For God’s sake grant me some more of those evenings you seem to dread so much, and yet that grow every hour more necessary for me. I have not strength to stay long without seeing you. After some hours my heart and my reason fail at once. What shall become of me ? I never felt such agitation ! my blood boils in my veins and I feel a convulsive start when I remember that every moment brings him[1] nearer[2].

  1. Il s'agit du retour de M. de Lamoignon, l'amant de Mme Lindsay et père de ses enfants.
  2. Comment vous portez-vous ? Comment serez-vous pour moi aujourd'hui ? Je vous ai trouvée bien trop calme et raisonnable hier soir. La première impulsion s'est calmée, et j'ai peur que vous ne ressentiez plus, ni le besoin de me voir ni celui de m'éviter ? Les jours passent avec une rapidité effroyable. Je sens la douleur et la folie s'avancer à grands pas. Que dois-je faire? Où dois-je aller ? Que ferons-nous, même si votre sentiment subsiste, mais s'il n'est assez fort, ni assez généreux pour contre-balancer toute autre consi- dération ? Je ne vous verrai pas ce matin ; je ne vais pas bien, je puis à peine écrire, j'ignore comment je pourrai aller au Tribunat. Je serai à votre porte à trois heures ou trois heures et demie : au nom de Dieu, accordez-moi encore quelques-unes de ces soirées que vous paraissez tant redouter, et qui d'heure en heure me sont plus nécessaires. Je n'ai pas la force de rester sans vous voir. Après quelques heures mon cœur et ma raison m’aban- donnent. Que deviendrai-je? Jamais je n'ai ressenti une telle agitation. Mon sang bout dans mes veines, et je ressens un choc convulsif quand je réalise que chaque instant le rapproche de vous...