Aller au contenu

Page:Constant - Adolphe (Extraits de la correspondance), 1960.djvu/12

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

III. Benjamin Constant à Madame Lindsay Paris, ce 29 novembre 1800.

Je vous verrai demain, mais je veux vous écrire. Je veux arrêter ces moments fugitifs qui se termineront par ma perte. Je veux que cette nuit vous soit consacrée. Dans quelques heures, je vous reverrai, mais en public, mais observée. Je n’avais pas tort ce soir, quelqu’ait pu être le sens des fatales paroles que vous avez prononcées, où vous faisiez allusion à une idée qui m’est en horreur, qui glace mon sang, qui me jette dans le désespoir et sur laquelle rien ne me rassure, où vous disiez du moins qu’aussitôt qu’il serait de retour, vous sacrifieriez ces soirées, ma seule consolation, le dernier plaisir de ma vie. Je vous l’ai toujours dit, que ce sentiment faible, incomplet, interrompu, qui vous entraîne