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Page:Constant - Adolphe (Extraits de la correspondance), 1960.djvu/19

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Mon amour, mon ange, mon espoir, tout ce que j’apprécie dans la vie, est en toi, chaque goutte de mon sang ne coule que pour toi seule ! Qu’y a-t-il de décidé pour Thésée ? Si nous n’y allons pas, je serai forcé d’aller à sept heures à une réunion pour le Tribunat. J’y manquerai pour Thésée, mais l’ayant arrangée moi-même, je ne voudrais pas y manquer sans prétexte. J’en sortirai à neuf heures. Ecrivez-moi un mot, que je voie cette écriture que je n’ai pas vue de longtemps. Adieu, ange aux lèvres célestes…

VI. Benjamin Constant à Madame Lindsay Paris, 14 décembre 1800.

Je voulais vous écrire pour vous dire combien chaque jour ajoute à mon sentiment pour vous. J’avais peur que vous ne sentissiez pas assez combien tout ce que vous m’avez dit hier vous a présentée à moi telle que je vous imaginais, telle que je vous ai reconnue avant de vous connaître : nature généreuse et forte, traversant la vie au milieu d’hommes corrompus, vous conservant pure parmi cette corruption, la repoussant à droite et à gauche par votre seule valeur intrinsèque, froissée quelquefois