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Page:Constant - Adolphe (Extraits de la correspondance), 1960.djvu/22

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vous faut, c’est de l’indépendance, le reste est assuré. Encore quelques jours de patience et le but est atteint. Vous ne trouverez repos et sympathie que lorsque des liens contre nature ne vous tiendront plus dans une agitation forcée, avec des êtres indignes de vous. Je ne sais si je pourrai vous aller voir avant quatre heures, mais je passerai avec vous toute la soirée. Je vous consacrerai toute ma vie. Appuyez la vôtre sur moi. Dites-vous bien que rien ne nous séparera, parce que la nature nous a réunis et que tout fléchit tôt ou tard devant elle. Adieu, mon unique amour. Dans quelques heures, je vous verrai, et d’ici là je n’aurai qu’une pensée, je serai entouré d’une seule image.

VII. Benjamin Constant à Madame Lindsay 22 décembre 1800.

Je vous remercie, ange d’amour, de m’avoir écrit cette lettre dont j’avais si grand besoin. J’ai passé la nuit dans une telle agitation, dans un tel désespoir de perdre des heures, consacrées avant-hier encore au plus vif bonheur que j’aie éprouvé, que je ne crois pas, si vous n’êtes pas l’ange le meilleur, que je vive longtemps dans cette fièvre qui me dévore. Il