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Page:Constant - Adolphe (Extraits de la correspondance), 1960.djvu/31

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En tout cas, je vous verrai à quatre heures et ne vous quitterai qu’un moment à huit heures pour revenir de suite. J’espère que rien ne dérangera nos projets. Une longue habitude m’a appris à toujours redouter quelque infortune lorsque j’ai fait des plans pour le plaisir ou le bonheur ! Mais vous romprez ce malheureux présage. Vous me porterez bonheur. Adieu, ange que j’aime. Réponds-moi. Pense à moi, aime-moi.

XI. Madame Lindsay à Benjamin Constant 6 janvier 1801.

Je commençais à croire qu’il fallait me résigner à ne pas entendre parler de vous. La manière dont vous m’aviez quittée hier, ces mots : je ne me laisse jamais entraîner, rien ce matin qui en répare l’effet, et ce soir quelques lignes contraintes, me forceront à sortir de l’égarement où vous m’avez plongée. L’effort est bien douloureux, mais il y aurait folie à me laisser entraîner davantage. Vous savez faire du mal et ne savez pas revenir. Vous agissez sans cesse sur moi ; sans que je puisse vous faire éprouver les mêmes effets. Vous ne m’aimez pas, j’en ai bien peur.