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Page:Constant - Adolphe (Extraits de la correspondance), 1960.djvu/32

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Depuis hier tous vos mouvements, toutes vos paroles ont été considérées et pesées. Et je ne donnerai ma vie qu’à l’homme qui ne mettra d’autre limite à son amour ; que celle que j’imposerai moi-même. Commencerai-je une nouvelle et vulgaire intrigue pour des plaisirs éphémères, pour être sacrifiée, peut-être, à des liens plus flatteurs pour la vanité, ou plus utiles aux relations mondaines ? Vous m’avez fait considérer les choses sous un jour nouveau et pénible. En un mot, ma raison est contre vous, et mon cœur profondément blessé par votre conduite. Il vaudrait mieux dans mon état d’esprit actuel ne pas vous voir ce soir. Peut-être en serez-vous heureux ? je suis malade, malheureuse, j’espère de tout mon cœur qu’une haine universelle sera la suite de mes combats.

XII. Benjamin Constant à Madame Lindsay 19 janvier 1801.

La bague est sur mon cœur, — elle ne le quittera jamais, — ma toux a diminué, et je crois qu’en me reposant un peu et en me couchant de bonne heure, je me retrouverai bientôt dans l’ordre accoutumé. Je commence par répondre aux questions de fait… Laissez-