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Page:Constant - Adolphe (Extraits de la correspondance), 1960.djvu/57

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à de l’attachement, à toutes les espèces de services et de dévouements, hormis l’amour. Mais rien dans ma liaison avec vous ne s’annonçait comme incompatible avec ces devoirs, et je dirai même avec ce besoin de toute âme sensible et délicate. Nos liens ont continué. Ma conduite envers vous a été ce qu’elle devait être, puisque l’amour le plus vif remplissait mon cœur et occupait tous mes moments. Vous m’avez alors parlé de votre situation de fortune. J’ai vu ce qu’une rupture coûterait à vous et à vos enfants, si elle précédait des arrangements auxquels vous avez les droits les plus incontestables, et qui pourront être entravés, défigurés, flétris même, si vos réclamations deviennent l’objet de démêlés publics et de discussions légales. Une fortune bornée, une situation précaire, beaucoup d’ennemis, la chance de la proscription, si probable, au milieu d’une révolution orageuse, lorsqu’on éprouve le besoin et que l’on a accepté la mission de servir la Liberté, enfin votre propre délicatesse, m’enlevaient l’espoir de suppléer à des sacrifices pécuniaires qui seuls auraient, par l’abandon de toutes vos prétentions sur M. de L…., pu couper court tout de suite, à toute relation et discussion ultérieure avec lui… Si M. de L… eût été pour vous ce qu’il devait être, si au lieu de travailler publiquement