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Page:Constant - Adolphe (Extraits de la correspondance), 1960.djvu/59

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Quelques inquiétudes peu fondées, des rapports d’amis officieux agitèrent, vers les derniers temps, votre imagination ombrageuse. Sans amener aucune crise, sans changer en rien votre situation. Tel était l’état des choses lors de mon départ. Je suis parti pour trois jours. Je ne vous avais jamais promis que je ne partirais pas. Je vous avais même annoncé que peut-être je partirais. Ce départ vous a porté à une résolution violente. Une explication fâcheuse s’en est suivie. M. de L… soupçonne que vous m’aimez. Vous ne pouvez revenir reprendre votre vie antérieure et nous revoir tous deux. Mais encore, ce départ, ces soupçons, cette scène, rien de tout cela n’a produit un changement matériel dans votre position. Une seule personne au monde sait que vous avez été à moi. Deux ou trois soupçonnent que vous êtes partie parce que vous m’aimez, tout le reste voit dans votre conduite du mécontentement contre M. de L… et le désir de sortir d’une situation pénible et de terminer des affaires désagréables. Voilà l’état des choses dans le moment actuel. Maintenant que me proposez-vous ? De rompre avec une femme pour laquelle j’ai eu de l’amour, qui n’en a plus pour moi, et à laquelle il reste sur mon cœur les droits