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Page:Constant - Adolphe (Extraits de la correspondance), 1960.djvu/64

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dans le sens romain, d’une famille considérée. Vous m’écrivez vous-même que si vous me revoyez, la rupture avec M. de L… sera éclatante, qu’il vous accusera devant l’opinion. Le fera-t-il moins, tout étant constaté, et lorsque sa vanité et sa jalousie seront plus que jamais irritées ? et si, comme je n’en doute pas, vous êtes forcée, par ce que vous devez à vos enfants, de recourir à des moyens légaux pour assurer votre créance, pensez-vous que mon nom ne se trouve pas mêlé à ces déplorables débats, dans ces débats que vous pouvez soutenir, avec avantage, gloire et noblesse, en partant de la situation où vous êtes, mais qui deviendraient honteux pour vous et pour moi si j’avais sur vous les droits avoués, qui me feraient un devoir de vous interdire immédiatement toute démarche de ce genre ? Certes, Anna, vous si délicate et si ombrageuse, vous n’avez pas considéré la question sous ce point de vue. Vous ne pouvez vouloir avilir celui que vous aimez, et je le serais inévitablement si l’on me soupçonnait seulement d’approuver des réclamations, fondées sans doute, mais qui seraient entourées de mille circonstances pénibles pour moi. Savez-vous, mon amie, la seule manière qui fût admissible ? Ce serait que vous abjurassiez à l’instant toute prétention sur ce que M. de L… vous doit : que vous lui écriviez que sa conduite envers