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naturel, soit adopté, est astreint au paiement d’une somme annuelle qui est fixée à 15 fr. pour les hommes ayant dépassé 25 ans et 7 fr. 50 pour les femmes ayant dépassé 21 ans[1]. » Cet impôt était inscrit au budget de 1903 pour un produit de 55.000 fr., fort appréciable sur une recette totale de 23 millions et demi[2]. Pourtant les Hovas sont, paraît-il, race très prolifique ; les familles de 10 à 12 enfants ne sont pas rares chez eux et le géographe qui publie ces renseignements illustre en effet son texte de la photographie d’une certaine famille Ramanpanjaka qui représente assez bien une petite exposition de marmots[3]. C’est sans doute pour ces motifs que le général Galiéni, nouvelle que je dois à l’obligeante et toute récente communication de M. le professeur Girault, a supprimé l’impôt des célibataires par arrêté du 23 novembre dernier. Nous ne savons pas, malheureusement, ce que pensent là-bas, dans la Grande Île, les jeunes filles à marier, de ce revirement subit dans la législation madécasse.


IV


Après ce long exposé historique il est temps de conclure. Sous la pluie menaçante des mesures politiques, militaires, civiles et fiscales, les infortunés célibataires ont souvent courbé la tête. Qu’en reste-t-il et qu’en faut-il penser ? Sur les incapacités d’ordre politique il est facile d’être bref. Nul ne songe aujourd’hui qu’un célibataire soit moins

  1. Recueil de législat. et jurisprud. coloniales, 1898, 1re partie, p. 240.
  2. Girault, Principes de législat. col., 2e édit., I, p. 768.
  3. Madagascar au début du xxe siècle (par divers auteurs), p. 364 (Soc. d’édit. sc. et lett., 1902).