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Page:Corday - Véritables lettres de Marie-Anne-Charlotte Corday.pdf/3

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la moindre anecdote. J’étois avec de bons montagnards que je faisois parler tout leur content ; et leurs propos aussi sots que leurs personnes étoient désagréables, ne servirent pas peu à m’endormir. Je ne m’éveillai, pour ainsi dire, qu’à Paris ; je fus loger rue des Vieux-Augnstins, hôtel de la Providence ; je trouvai Duperret, et je ne sais comment le comité de sûreté générale a été instruit que j’avois conféré avec Duperret ; vous connoissez l’ame ferme de ce dernier. Il leur a répondu la vérité ; j’ai confirmé sa déposition à la mienne ; il n’y a rien contre lui je craignois ; je vais le retrouver, il est trop têtu ; je me décidai donc à l’exécution de mon projet.

Le croiriez vous ? Fauchet est en prison comme mon complice, lui qui igneroit mon existence ; mais on n’est guère content de n’avoir qu’une femme sans conséquence à offrir aux mânes d’un grand homme. Pardon, humains, ce nom déshonore votre espèce, c’étoit une bête féroce qui alloit dévorer le reste de la France, pour la fin de la guerre civile : maintenant, vive la paix. Grâce au ciel, il n’étoit pas un français. Quatre membres se trouvèrent à mon premier interro-