Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/552

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D’estimer beaucoup Rome, et ne la craindre point,
On me croit son disciple, et je le tiens à gloire ;
Et quand Flaminius attaque sa mémoire,
Il doit savoir qu’un jour il me fera raison
D’avoir réduit mon maître au secours du poison,
Et n’oublier jamais qu’autrefois ce grand homme
Commença par son père à triompher de Rome.

Flaminius. Ah ! c’est trop m’outrager.

Nicomède. — N’outragez plus les morts.

Prusias. Et vous, ne cherchez point à former de discorde.
Parlez, et nettement, sur ce qu’il me propose.

Nicomède. Hé bien ! s’il est besoin de répondre autre autre chose,
Attale doit régner, Rome l’a résolu :.
Et puisqu’elle a partout un pouvoir absolu,
C’est aux rois d’obéir alors qu’elle commande.
Attale a le cœur grand, l’esprit grand, l’âme grande,
Et toutes lès grandeurs dont se fait un grand roi.