Page:Corneille - Dictionnaire des arts, 1694, T1, E-L.djvu/294

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LOB LOC LOF LOG 633

Dans la Mechanique, l'estimation de toutes les forces mouvantes se reduit à la Livre, & on trouve que dans une certaine distance du centre, une Livre contrepese à cent autres. Il y a aussi des Livres de legereté. C'est quand on enferme de l'air dans des outres ou dans des vessies, autant qu'il en est besoin, pour contrepeser un corps qui enfonce dans l'eau, & pour le tenir en équilibre, ou plus élevé.

Livre, est aussi une mesure du poids des corps graves que l'on pese. Elle est differente selon les lieux. Celle d'Avignon, de Provence & de Languedoc est de treize onces. La Livre de Paris, est de seize onces ; & parmy les Medecins, elle est seulement de douze.

LOB

LOBE.

s. m. Terme de Medecine. Piece molle & un peu plate de certaines parties des animaux, specialement du poumon & du foye. Acad. Fr. La separation que les Lobes font d'une partie du poumon d'avec une autre, sert à le dilater, à luy faire recevoir plus d'air, & à empescher que sa chair ne soit foulée quand on plie le dos.

Lobe, se dit aussi de la partie de l'oreille, appellée Tendon de l'oreille, qui est plus grasse & plus charnuë, & qui pend au dessous de l'aileron.

On appelle Lobes de feves, Les deux parties dont le corps de la feve est compose, & au milieu desquelles est le germe. Toutes les autres graines jusqu'aux plus petites, se divisent aussi en deux Lobes ou parties égales.

Lobe. Vieux mot. Mépris, mocquerie.

Un Autor qui ot nom Macrobes,

Ne tenoit pas songes à lobes.

On a dit aussi Lober, pour, Se mocquer.

Les ames chuent & lobent

Par fausses adulations.

LOC

LOCHE.

s. f. Petit poisson qu'on trouve dans les petites rivieres, & qui est long environ comme un Eperlan. Il est rond & charnu, & a le bec assez long, le corps jaunastre, & marqué de petites taches noires. Loche, selon M. Menage, est aussi une sorte de Limaçon.

LOCHIES.

s. f. p. Grand flux de sang qui arrive aux femmes aprés l'accouchement Les Lochies sont appellez par quelques-uns Le sang des couches ou les vuidanges de la matrice. Ce sang n'est pas pur, & on voit sortir avec luy au bout de trois jours une gelée sereuse qui rend le sang aqueux, & semblable à des laveures grasses de chair. Dans la suite il n'y a qu'une matiere visqueuse & une espece de mucilage qui sort avec peu ou point de sang. Les Lochies consistent en ces trois liqueurs, sçavoir en sang-pur, qui coule ordinairement pendant trois jours avec abondance ; en laveures de chair, qui selon les circonstances coulent quatre jours ou environ, & le mucilage en dure cinq, six ou sept. La suppression des Lochies est fort dangereuse, & cause quelquefois l'apoplexie, & on a mesme l'exemple d'une accouchée, que la purgation insuffisante de ses Lochies fit tomber en phrenesie ; mais si cette suppression est à craindre, le flux immoderé des Lochies l'est encore plus. Il arrive souvent aprés les moles ou le fœtus mort, & particulierement dans les avortemens, & dans les accouchemens avant le terme, ou mesme dans le temps legitime, quand l'arrierefaix est trop fortement atta-


ché à la matrice. Les causes de cet excez sont, tantost le sang trop abondant, ramassé pendant la grossesse dans les jeunes femmes d'un grand embonpoint, tantost le sang trop sereux, aqueux & fluide, & tantost les remedes spiritueux & salins, donnez pour avancer l'accouchement un peu difficile. Ces remedes estant agitez, & fermentant ensuite avec le sang, le font sortir avec plus d'impetuosité & d'abondance. Le mot de Lochies est Grec, ta lokhia.

LOF

LOF.

Terme de Marine. Il se dit d'une moitié du Vaisseau, qu'une ligne tirée de prouë à pouppe, diviseroit en deux parties égales, dont l'une seroit à stribord du grand mast, & l'autre à bas bord. On dit, Aller au Lof, pour dire, Aller au plus prés du vent ; Tenir le Lof, pour dire, Serrer le vent, prendre le vent de costé ; & Estre au Lof, pour dire, Estre sur le vent pour se maintenir. Au Lof est un terme de commandement pour faire mettre le gouvernail de telle sorte, qu'il fasse venir le Vaisseau vers le Lof, c'est à dire, vers le vent. On dit aussi Lof pour Lof, pour dire, Virer vent arriere en mettant au vent un costé du Vaisseau pour l'autre.

LOG

LOGARITHME.

s. m. Terme d'Arithmetique. Il se dit des nombres rangez selon la proportion arithmetique, & qui sont joints & servent d'exposans à des nombres rangez selon la proportion geometrique. Les Logarithmes par l'addition & par la soustraction font faire avec beaucoup de facilité diverses supputations, qu'on ne feroit que tres difficilement par la multiplication & par la division. Jean Neper, Ecossois, Baron de Marchiston, les a inventées. Le mot de Logarithme vient de logos, Discours, raisonnement, & de arithmos, Nombre.

LOGEMENT.

s. m. Les dedans d'un Logis qu'on habite. Acad. Fr. En termes de guerre Logement se dit d'un campement, que fait une armée. Il se dit aussi du retranchement qu'on fait pour se mettre à couvert, quand on a gagné la contrescarpe ou quelque autre poste. Logement est encore la place qu'un homme de guerre occupe chez les Bourgeois ou dans des huttes, des baraques, des casernes & des tentes. Quand les Troupes campent, on donne soixante & dix pieds de front & deux cens pieds de hauteur, au terrain où se fait le logement d'une Compagnie de cent Maistres, & on en donne cinquante-cinq de front, & deux cens de profondeur pour le Logement d'une Compagnie de cent Fantassins. On appelle Logement d'une attaque, Le travail qu'on fait pendant les approches d'une Place, dans un poste dangereux, où l'on a besoin de se couvrir contre le feu des Assiegez, soit sur un chemin couvert, soit sur une breche ou dans le fond du fossé. Cela se fait par des bariques & des gabions de terre, par des palissades, des balots de laine, des mantelets, des fascines, & enfin par tout ce qui peut couvrir des soldats qui cherchent à conserver un terrain qu'ils ont gagné.

LOGISTIQUE.

s. f. On appelle ainsi la partie des regles de l'Algebre, de l'addition, soustraction &c. Ce mot vient de logismos, Supputation.

LOGOGRIPHE.

s. m. Petite Enigme que l'on donne à deviner aux Ecoliers, & qui consiste en quelque allusion équivoque ou mutilation de mots qui leur déguise la chose signifiée. Le Logogriphe

Tome III. LLII