Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/109

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gloire. Aux dons de la fortune se joignirent les hommages forcés de ces hommes dont le métier est de servir, et le bonheur dans un de ces regards de l’idole du jour. Madame de Montesson redouble de soin pour garder sa conquête ; elle chaussa le cothurne et le brodequin, protégea les arts, appela le bel-esprit, réunit les plaisirs, mais ne sut pas écarter l’intrigue domestique, qui empoisonne tout et trouble les innocentes perfidies que le don de séduire fait à l’amour heureux, qui procurent un amusement de plus, sans en amener la rupture, et qui vous laissent les douceurs de la fidélité sans l’ennui de porter les mêmes chaînes. Convenons cependant que si madame de Montesson cultiva l’art dramatique avec plus de goût que de succès, elle fit du séjour de son amant le rendez-vous des arts aimables et des passions choisies : mérite d’autant plus rare dans un siècle qui semblait avoir renoncé aux plaisirs délicats, pour se livrer aux clubs politiques et aux cafés tumultueux.

Un médecin aveugle détruisit l’édifice du bonheur. Madame de Montesson, tout en larmes, déserta ces lieux enchantés, et vint se couvrir de crêpes dans une retraite profonde ; du