Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/116

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également à s’en louer ; aucun n’eut à s’en plaindre.

Nous ne parlerons point de madame Duchâtelet, parce qu’il nous eût fallu adoucir les traits du portrait si ressemblant que madame du Deffant en a fait. Ce n’est que comme monument de cette indulgence avec laquelle, pour l’ordinaire, les femmes parlent les unes des autres, que nous les plaçons ici.

« Représentez-vous une figure grande et sèche, sans c.., sans hanches, la poitrine étroite, deux petits t….. arrivant de fort loin, de gros bras, de grosses jambes, des pieds énormes, une très-petite tête, le visage aigu, le nez pointu, deux petits yeux vert-de-mer, le teint noir, rouge, échauffé, la bouche plate, les dents clair-semées et extrêmement gâtées ; voilà la figure de la belle Émilie, figure dont elle est si contente, qu’elle n’épargne rien pour la faire valoir : frisure, pompons, pierreries, verreries, tout est à profusion ; mais comme elle veut être belle en dépit de la nature, et qu’elle veut être magnifique en dépit de la fortune, elle est souvent obligée de se passer de bas, de chemises, de mouchoirs et autres bagatelles. Née sans talens, sans mémoire, sans goût, sans imagi-