Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/118

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vante ; son rire glapissant, ses grimaces et ses contorsions, à celui de jolie femme. Tant de prétentions satisfaites n’auraient cependant pas suffi pour la rendre aussi fameuse qu’elle voulait l’être : il faut, pour être célèbre, être célébrée ; c’est à quoi elle est parvenue en devenant maîtresse de M. de Voltaire. C’est lui qui la rend l’objet de l’attention du public, et le sujet des conversations particulières ; c’est à lui qu’elle devra de vivre dans les siècles à venir, et en attendant elle lui doit ce qui fait vivre dans le siècle présent[1]. »

On connaissait jusqu’ici en France deux sortes de femmes classiques. Les premières en date, sans contredit, sont madame Dunoyer, l’auteur du Magasin des Enfans, madame de Villedieu, madame d’Aunoy et madame de Genlis. Leurs livres ne quittent pas l’enfance et les antichambres : ce sont des livres inévitables. Après celles-là on lit les Sévigné, les Deshoulières,

  1. Ce portrait se trouve dans la Correspondance de madame du Deffant avec Horace Walpole ; mais l’éditeur l’a mutilé, ainsi qu’un très-grand nombre de lettres de cette correspondance vraiment curieuse. Nous avons cru devoir rétablir ici la pureté du texte.