Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/180

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cœur était meilleur encore que celui de Claire. — Je crois avoir partagé cette injustice, lui a répondu Frédéric ; mais j’en suis bien revenu, et votre femme me paraît ce qu’il y a de plus parfait au monde. — Mon fils ! s’est écrié M. d’Albe, puissé-je vous en voir un jour une pareille, former moi-même de si doux nœuds, et couler ma vie entre des amis qui me la rendent si chère ! Ne nous quittez jamais, Frédéric ! votre société est devenue un besoin pour moi. — Je le jure, ô mon père ! a répondu le jeune homme avec véhémence, et en mettant un genou en terre ; je le jure à la face de ce ciel que ma bouche ne souilla jamais d’un mensonge, et au nom de cette femme plus angélique que lui… Moi, vous quitter ! Ah Dieu ! il me semble que, hors d’ici, il n’y a plus que mort et néant. — Quelle tête ! s’est écrié mon mari. » Ah ! mon Élise, quel cœur !

Le soir, m’étant trouvée seule avec Frédéric, je ne sais comment la conversation est tombée sur la scène de l’atelier. « J’ai bien