Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/183

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Que n’es-tu témoin de la plupart de nos conversations, tu verrais que notre mutuelle tendresse pour M. d’Albe est le nœud qui nous lie le plus étroitement, et que le soin de son bonheur est le sujet inépuisable et chéri qui nous attire sans cesse l’un vers l’autre. J’ai passé la matinée entière avec Frédéric, et, durant ce long tête-à-tête, mon mari a été presque le seul objet de notre entretien. C’est dans trois jours la fête de M. d’Albe ; j’ai fait préparer un petit théâtre dans le pavillon de la rivière, et je compte établir un concert d’instrumens à vent dans le bois de peupliers, où repose le tombeau de mon père. C’est là qu’ayant fait descendre ma harpe, ce matin, je répétais la romance que j’ai composée pour mon mari. Frédéric est venu me joindre : ayant deviné mon projet, il avait travaillé de son côté, et m’apportait un duo dont il a fait les paroles et la musique. Après avoir chanté ce morceau, que j’ai trouvé charmant, je lui ai communiqué mon ouvrage ; il en a été content : si