Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/188

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plus cher ; pour la première fois seriez-vous moins généreuse que lui ? » Élise, chère Élise, comment lui aurais-je refusé un sentiment dont mon cœur était plein, et qu’il mérite si bien ? Non, non, j’ai dû lui promettre de l’amitié, je l’ai fait avec ferveur. Eh ! qui peut y avoir plus de droit que lui ? lui, dont tous les penchans sont d’accord avec les miens, qui devine mes goûts, pressent ma pensée, chérit et vénère le père de mes enfans ! Et toi, mon Élise, toi la bien-aimée de mon cœur, quand viendras-tu, par ta présence, me faire goûter dans l’amitié tout ce qu’elle peut donner de félicité ! Que ce sentiment céleste me tienne lieu de tous ceux auxquels j’ai renoncé ; qu’il anime la nature ; que je le retrouve partout. Je l’écouterai dans les sons que je rendrai, et leur vibration aura son écho dans mon cœur : c’est lui qui fera couler mes larmes, et lui seul qui les essuiera. Amitié, tu es tout ! la feuille qui voltige, la romance que je chante, la rose que je cueille, le parfum qu’elle exhale. Je