Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/201

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blonds, quoique touchés avec habileté, n’offrent ni le brillant, ni la finesse, ni les ondulations des siens. Je ne vois point, sur cette peau blanche et fine, refléter le coloris du sang ni le duvet délicat qui la couvre. Ce teint uniforme ne rappellera jamais celui dont les couleurs varient comme la pensée. C’est bien le bleu céleste de ses yeux ; mais je n’y vois que leur couleur : c’est leur regard qu’il fallait rendre. Cette bouche est fraîche et voluptueuse comme la sienne ; mais ce sourire est éternel ; j’attends en vain l’expression qui le suit. Ces mouvemens nobles, gracieux, enchanteurs, qui se déploient dans ses moindres gestes, sont enchaînés et immobiles… Non, non, des traits sans vie ne rendront jamais Claire ; et là où je ne vois point d’âme, je ne puis la reconnaître. — Hé bien ! lui a dit Adèle avec dépit, chargez-vous de la peindre, pour moi je ne m’en mêle plus. » Alors, jetant brusquement ses pinceaux, elle s’est levée et est sortie avec humeur. Frédéric l’a suivie des yeux d’un air surpris ; et puis,