Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/203

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un jour, et mille fois plus doux peut-être ? Frédéric, pénétrez-vous bien que dans celle que vous devez choisir, dans celle dont l’âge doit être en proportion avec le vôtre, vous ne pouvez trouver ni des qualités complètes ni des vertus exercées : un cœur aimant est tout ce que vous devez chercher ; un penchant au bien, tout ce que vous devez vouloir : quand même il serait obscurci par de légers travers, faudrait-il donc se rebuter ? De même qu’il est peu de matins sans nuages, on ne voit guère d’adolescence sans défauts ; mais elle s’en dégage tous les jours, surtout quand elle est guidée par une main aimée. C’est à vous qu’appartiendra ce soin touchant ; c’est à vous à former celle qui vous est destinée, et vous ne pourrez y réussir qu’en la choisissant dans l’âge où l’on peut l’être encore. Mais, ô Frédéric ! ai-je ajouté avec solennité, au nom de votre repos, gardez-vous bien de lever les yeux sur toute autre. » En disant ces mots, je suis sortie de la chambre sans attendre sa réponse.