Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/204

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Élise, je n’ose te dire tout ce que je crains ; mais l’air de Frédéric m’a fait frémir : s’il était possible !… Mais, non, je me trompe assurément ; inquiète de tes craintes, influencée par tes soupçons, je vois déjà l’expression d’un sentiment coupable où il n’y a que celle de l’amitié, mais ardente, mais passionnée, telle que doit l’éprouver une âme neuve et enthousiaste. Néanmoins, je vais l’examiner avec soin ; et quant à moi, ô mon unique amie ! bannis ton injurieuse inquiétude, fie-toi à ce cœur qui a besoin, pour respirer à son aise, de n’avoir aucun reproche à se faire, et à qui le contentement de lui-même est aussi nécessaire que ton amitié.


LETTRE XVIII.


CLAIRE À ÉLISE.


Élise, comment te peindre mon agitation et mon désespoir ? C’en est fait, je n’en