Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leur instruction que pour répandre dans leur intérieur ce charme toujours attaché à la culture des beaux-arts ; qu’il en est, enfin, qui, n’écoutant que les plus touchantes et les plus respectables affections, ne cèdent au besoin d’écrire que par le besoin de se dire : Quand la mort m’enlèvera aux êtres qui m’attachent la vie, ils me retrouveront dans mes écrits ; et, long-temps après moi, une larme coulera sur la page qui leur rappellera celle qu’ils auront perdue.

Les hommes de lettres ont, sur les femmes auteurs, une supériorité de fait qu’il est assurément impossible de méconnaître et de contester : tous les ouvrages de femmes rassemblés ne valent pas quelques pages de Bossuet, de Pascal, quelques scènes de Corneille, de Racine, de Molière, etc. Mais en faut-il conclure que l’organisation des femmes soit inférieure à celle des hommes ? Le génie se compose de toutes les qualités qu’on ne leur conteste pas, et qu’elles peuvent posséder à un haut degré : l’imagination, la sensibilité, l’élévation de l’âme. Le manque d’étude et d’éducation ayant, dans tous les temps, écarté les femmes de la carrière littéraire, elles ont montré