Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/23

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leur grandeur d’âme, non en retraçant dans leurs écrits des faits historiques, ou en présentant d’ingénieuses fictions, mais par des actions réelles ; elles ont mieux fait que peindre, elles ont souvent, par leur conduite, fourni les modèles d’un sublime héroïsme. Les grandes pensées viennent du cœur, a dit Vauvenargues, et de la même source doivent, quand rien ne s’y oppose, résulter les mêmes effets.

Il est difficile de concilier entre eux les jugemens universellement portés sur les femmes ; car ils sont ou contraires ou vides de sens. On leur accorde une extrême sensibilité ; on dit même qu’elle est plus vive que celle des hommes, et on leur refuse de l’énergie. Mais qu’est-ce qu’une extrême sensibilité sans énergie, sinon cette force d’âme, cette puissance de volonté qui, bien ou mal employée, donne une constance inébranlable pour arriver à son but, ou fait tout braver, les obstacles, les périls, la mort même, pour l’objet d’une passion dominante.

La ténacité de volonté des femmes, pour tout ce qu’elles desirent ardemment, a passé en proverbe : ainsi donc on ne leur conteste pas ce genre d’énergie qui exige une extrême