Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/257

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chant d’entre les bras de Frédéric, je suis tombée à ses pieds. « Ô épargne-moi, je t’en conjure, me suis-je écriée ; ne me rends pas vile, afin que tu puisses m’aimer encore. Dans ce moment de trouble, où je suis entièrement soumise à ton pouvoir, tu peux, je le sais, remporter une facile victoire ; mais, si je suis à toi aujourd’hui, demain je serai dans la tombe ; je le jure au nom de l’honneur que j’outrage, mais qui est plus nécessaire à l’âme de Claire que l’air qu’elle respire : Frédéric ! Frédéric ! contemple-la, prosternée, humiliée à tes pieds, et mérite son éternelle reconnaissance, en ne la rendant pas la dernière des créatures ! — Lève-toi, m’a-t-il dit en s’éloignant, femme angélique, objet de ma profonde vénération et de mon immortel amour ! Ton amant ne résiste point à l’accent de ta douleur ; mais, au nom de ce ciel dont tu es l’image, n’oublie pas que le plus grand sacrifice dont la force humaine soit capable, tu viens de l’obtenir de moi. » Il est sorti avec précipitation ; je suis rentrée chez moi